Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/399

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cesserait que le jour où cesseraient l’obéissance et le dévouement du clergé…. »

Si Louis IX l’avait voulu, il aurait certainement empêché Urbain IV et Clément IV, papes français, dévoués à sa personne, de continuer, à l’égard de l’Église gallicane, les procédés d’Innocent. Mais il ne le voulut pas. La levée de la décime d’Urbain IV se fit, au contraire, avec son assentiment, et grâce à son appui, per compulsionem regis. Comment expliquer cette complaisance, après ce qui s’était dit à Lyon en 1247 ? On le voit très clairement. En 1247 le roi avait blâmé d’autant plus sévèrement les exactions pontificales qu’elles étaient alors destinées à alimenter contre l’Empereur une guerre qu’il n’approuvait pas et qu’elles faisaient le plus grand tort aux perceptions pour la croisade. Urbain IV et Clément IV ont prodigué au roi les subsides qu’il sollicita d’eux en vue de l’expédition d’outre-mer, et leurs exactions étaient destinées à soutenir une entreprise, — celle de Charles d’Anjou, son frère, — qu’il n’avait pas encouragée, sans doute, mais qu’il ne lui appartenait pas d’entraver. D’ailleurs, même en 1247, il n’avait pas contesté formellement le droit pontifical d’imposer. Comme tous les princes de son temps, il le reconnut tacitement, à condition d’en surveiller l’exercice, et, parfois, d’en profiter. C’est plus tard que la redoutable question de la propriété des biens d’Église fut, pour la première fois, discutée et tranchée en principe : elle est au fond du premier Différend entre Philippe et Boniface.

CH.-V. LANGLOIS, Extrait d’un ouvrage en préparation (1895).


IV. — LOUIS IX ET LES VILLES.


LES PASTOUREAUX.


Au XIIIe siècle, les « Communes » en décadence n’étaient plus assez turbulentes, assez puissantes, pour que la couronne