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clercs du moyen âge qui ont laissé dans leurs œuvres un reflet de leur personnalité ; mais ces notices ne sont plus, pour la plupart, au courant de la science.

Sur les mœurs, le droit, la littérature et les arts ecclésiastiques, v. la Bibliographie du ch. XIV.


I. — LA SECTE DES CATHARES EN ITALIE ET DANS LE MIDI DE LA FRANCE.


Le dualisme qui, sous la forme du manichéisme, avait eu tant de partisans dans l’Église des premiers siècles et qui était professé aussi par les Pauliciens, reparut au moyen âge sous la forme du catharisme ou de la religion des purs, χαθαροἱ. L’apparente facilité avec laquelle ce système prétendait résoudre, en théorie et en pratique, le problème du mal, l’attrait qu’il avait pour l’imagination par sa couleur mythologique, la moralité austère et incontestée de ses chefs, lui amenèrent autant de disciples qu’en avait eu jadis la doctrine de Manès. Né probablement en Macédoine, il s’était répandu dès le XIe siècle dans diverses contrées de l’Europe occidentale ; on avait découvert et brûlé des cathares, qualifiés de manichéens, en Lombardie, dans le midi de la France, dans l’Orléanais, en Champagne, en Flandre. La persécution n’avait pas arrêté les progrès de la secte ; vers le milieu du XIIe siècle elle était établie et fortement organisée dans les pays slaves et grecs, en Italie et dans la France méridionale. Elle avait des traductions du Nouveau Testament et d’autres livres en langue vulgaire, qui pour la plupart sont perdus ; ses docteurs étaient aussi habiles que ceux du catholicisme.

Le système reposait sur l’antagonisme de deux principes, l’un bon, l’autre mauvais. Sur la nature de ce dernier, les cathares n’étaient pas d’accord ; les uns croyaient que les deux principes étaient également éternels ; selon les autres, le bon principe est