Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/48

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tion de la littérature apostolique. L’église, comme la synagogue et la mosquée, est une chose essentiellement citadine. Le christianisme (on en peut dire autant du judaïsme et de l’islamisme) sera une religion de villes, non une religion de campagnards. Le campagnard, le paganus, sera la dernière résistance que rencontrera le christianisme. Les chrétiens campagnards, très peu nombreux, venaient à l’église de la ville voisine.

Le municipe romain devint ainsi le berceau de l’Église. Comme les campagnes et les petites villes reçurent l’Évangile des grandes villes, elles en reçurent aussi leur clergé, toujours soumis à l’évêque de la grande ville. Entre les villes, la civitas a seule une véritable église, avec un episcopus ; la petite ville est dans la dépendance ecclésiastique de la grande. Cette primatie des grandes villes fut un fait capital. La grande ville une fois convertie, la petite ville et la campagne suivirent le mouvement. Le diocèse fut ainsi l’unité originelle du conglomérat chrétien.

[Illustration : Un évêque]

Quant à la province ecclésiastique, impliquant la préséance des grandes Églises sur les petites, elle répondit en général à la province romaine. Le fondateur des cadres du christianisme fut Auguste. Les divisions du culte de Rome et d’Auguste furent la loi secrète qui régla tout. Les villes qui avaient un flamine ou archiereus sont celles qui, plus tard, eurent un archevêque ; le flamen civitatis devint l’évêque. A partir du IIIe siècle, le flamine duumvir occupa dans sa cité le rang qui, cent ou cent cinquante ans plus tard, fut celui de l’évêque dans le diocèse. Julien essaya plus tard d’opposer les flamines aux évêques chrétiens et de faire des