Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/534

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

réservés et gravés et s’enlèvent sur un fond alternativement bleu ou rouge ; ces émaux, d’un ton très cru, n’ont plus l’harmonie des produits de la première moitié du XIIIe siècle et sont absolument caractéristiques de la décadence de l’art limousin.

[Illustration : Pyxide en cuivre émaillé. Limoges. XIIIe siècle. (Musée du Louvre.)]

De ces ciboires il faut rapprocher d’abord les petites boîtes cylindriques à couvercle conique auxquelles on donne le nom de pyxides et qui servaient à contenir, comme les colombes émaillées, la réserve eucharistique. La décoration de ces pièces varie peu : rinceaux, médaillons renfermant un monogramme, plus rarement des figures d’animaux. Ces monuments existent en trop grand nombre dans tous les musées pour qu’il soit utile d’y insister. Quant aux colombes, beaucoup plus rares, elles étaient suspendues, au moyen d’une crosse de métal ou de bois, au-dessus de l’autel, sur lequel on pouvait les faire descendre par une chaînette et une poulie. L’oiseau, généralement dressé sur ses pattes, plus rarement prêt à prendre son vol et les pattes réunies sous le ventre, a les ailes émaillées, ainsi que la queue, de bleu, de rouge et de blanc ou de bleu, de rouge, de jaune et de vert ; entre les ailes s’ouvre une petite cavité destinée à contenir les hosties. Le mode de suspension était quelquefois assez compliqué. L’oiseau posait sur un plateau ou sur un disque entouré d’une série de tours ; une ou plusieurs couronnes servaient, à la partie supérieure de l’ensemble, à réunir les chaînes. D’assez nombreux exemples de cette gracieuse décoration subsistent encore aujourd’hui dans les musées publics ou les collections privées. Nous ne connaissons plus en France que celle de l’église de Laguenne (Corrèze) qui soit encore en place….