Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/535

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[Illustration : Crosse en cuivre émaillé. L’Annonciation. Limoges, XIIIe siècle (Musée du Louvre.)]

Les crosses limousines ne sont pas très variées : les plus anciennes consistent en un serpent qui forme à la fois la douille et le crosseron, entièrement recouvert d’imbrications émaillées de bleu lapis (crosse provenant de l’abbaye de Tiron, au Musée de Chartres) ; mais le type généralement adopté au XIIIe et au XIVe siècle consiste en une douille émaillée sur laquelle se relèvent des serpents de cuivre doré, un nœud repercé à jour composé de serpents entrelacés, ou bien un nœud plein, orné de bustes d’anges, et enfin une volute émaillée de bleu encadrant un sujet en cuivre fondu et doré : l’Annonciation, le Couronnement de la Vierge, le Serpent tentant Adam et Ève, Saint Michel terrassant le démon, etc., etc. Un type très commun, mais l’un des plus gracieux certainement, est celui dans lequel le crosseron se termine par un large fleuron polychrome sur lequel l’émailleur limousin a placé les plus vigoureuses colorations de sa palette, le rouge, le bleu et le blanc (Musée du Louvre, Musée de Poitiers, trésor de Saint-Maurice d’Agaune, Musée de Cluny, etc.). Ces crosses, dont le crosseron est, soit à section circulaire, soit plus rarement à section rectangulaire, se rencontrent dans toute l’Europe, et il n’est pour ainsi dire pas d’année où