Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/538

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du moins elle nous révèle chez les émailleurs limousins un sens très pur de la décoration….

On peut poser comme un principe absolu et comme une marque distinctive qui peuvent faire discerner facilement les châsses limousines, la forme et la structure des pieds qui leur servent de supports. Ces pieds en cuivre sont pris dans les plaques des côtés qui forment la châsse et comportent une décoration de gravure, un dessin quadrillé ou des rinceaux. Ce n’est qu’à Limoges qu’on a adopté ce système de construction très simple, mais bien fait pour plaire à des artisans qui recherchaient surtout la fabrication à bon marché.

[Illustration : Châsse de Mozac (Puy-de-Dôme). (Limoges. Fin du XIIe siècle.)]

Un autre signe distinctif des châsses limousines et qui ne peut tromper aucunement, c’est la présence de crêtes composées d’une plaque de cuivre, munie ou non d’épis de faîtage, mais repercée d’ouvertures que l’on a comparées avec raison à des entrées de serrure. Ce dessin n’est en somme qu’une simplification dans la disposition des petites arcatures en plein cintre qu’à l’origine on avait voulu figurer sur cet ornement de faîtage.

Enfin la présence de têtes en relief sur un monument émaillé indique, à coup sûr, une provenance limousine. Voilà donc trois signes, la forme des pieds, celle de la crête, la présence de têtes en relief, auxquels on peut certainement reconnaître une châsse limousine….