Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/552

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Habits. — D’après les statuts synodaux, les prêtres ne devaient monter à cheval qu’avec des chapes rondes et fermées. Malgré cette prescription, beaucoup voyagent en soutanes ouvertes ou en tabards, ce qui est probablement la même chose. La chape avait un capuchon : certains prêtres sont notés pour ne l’avoir point rabattu sur leur tête et lui avoir préféré la coiffe. Ceux dont les goûts mondains ne se contentaient même pas du tabard et de la coiffe prenaient l’habit des gens de guerre et portaient des armes. Notons encore le reproche adressé à un prêtre d’avoir acheté un habit séculier.

Abus dans l’administration ecclésiastique. — Des curés non promus à la prêtrise négligent de se présenter aux ordinations, ou bien, quand ils ont reçu cet ordre, passent des années entières sans célébrer ; d’autres ne résident point dans les paroisses qui leur sont confiées ; ils exigent un salaire pour administrer les sacrements ; un chapelain fut réprimandé pour avoir, la veille de Noël, chanté la messe à prix d’argent. L’accusation d’avoir célébré des mariages clandestins ou sans faire les bans est très rare. La location, l’engagement ou l’aliénation des livres de l’Église est sévèrement interdite et peu de curés sont en défaut pour ce sujet. Il n’en est pas de même quant à l’obligation où ils sont de se rendre aux synodes, chapitres ou kalendes.

Tels sont les principaux abus qu’Eude Rigaut trouva dans le clergé séculier de son diocèse. Les moyens qu’il employa pour y mettre un terme furent assez divers. Pour les moindres désordres, il établit des amendes pécuniaires qui se levaient par les doyens. C’est ainsi qu’il force les curés à venir aux synodes et à se procurer des chapes. Le curé de Virville devait payer cinq sous toutes les fois qu’il s’enivrait ou seulement qu’il entrait dans une taverne située à moins d’une lieue de son domicile. Pour les fautes plus graves, l’évêque eût pu recourir aux censures canoniques, et prononcer la suspense ou l’interdiction ; mais ces châtiments avaient déjà perdu bien de leur efficacité et l’excommunication même n’empêchait pas certains prêtres de remplir leurs fonctions habituelles. Il eut encore pu déférer les coupables aux tribunaux ecclésiastiques, mais cette