Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/569

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nagée de telle sorte que, grâce au nasal, les yeux et la bouche restaient seuls à découvert.

Les jambes étaient garnies, par-dessus les chausses, tantôt de trousses prises en bas dans les souliers, tantôt de bandelettes.

Vers 1050, l’armure s’augmenta, pour la protection des jambes, de chausses conçues dans le même système que les hauberts et les brognes. Par là le chevalier se trouva entièrement habillé de fer et justifia l’épithète poétique de fervestu qui lui est souvent appliquée dans les chansons de geste.

C’est encore dans la seconde moitié du XIe siècle que l’écu chevaleresque, de rond qu’il était, devint oblong, et découpé de manière à couvrir, depuis l’épaule jusqu’au pied, le cavalier assis en selle. La surface était cambrée. De la boucle, posée au milieu, partaient des bandes de fer qui rayonnaient vers les bords. Des lions, des aigles, des croix, des fleurons étaient peints sur le fond en couleurs éclatantes, et constituaient une décoration de pure fantaisie.

La longue lance ornée d’un gonfanon n’était pas la seule dont les chevaliers fissent usage. Ils combattaient aussi souvent avec une lance plus courte nommée espée dont le fer était très aigu. Cette arme s’assénait ainsi que la grande lance, ou se lançait comme un javelot.

La conquête de l’Italie méridionale et de la Sicile, celle de l’Angleterre, la première croisade, en un mot toutes les grandes entreprises dans lesquelles la France établit sa réputation militaire, au XIe siècle, furent accomplies par des guerriers qui n’eurent pas d’autre attirail que celui qui vient d’être décrit. Cet équipement consacré par la gloire demeura longtemps stationnaire.

Les combattants qui marchaient à la suite des chevaliers n’ayant le droit de porter ni le haubert, ni la brogne, ni l’écu, avaient pour armes défensives le bouclier rond ou ovale appelé targe, la cotte rembourrée, ou bien, à défaut de cette cotte, des plastrons de cuir qu’ils attachaient sous leur tunique. C’est ce qu’atteste le poète Wace, en décrivant la gent à pied d’une armée normande, dans le Roman de Rou : « Aucuns ont de bonnes plaques de cuir qu’ils ont liées à leur ventre ; d’autres ont