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VIII. — LE COSTUME MILITAIRE AU MOYEN ÂGE.


Voici quel fut le costume chevaleresque au XIe siècle.

L’armure de corps était le haubert ou la brogne, passés par-dessus les autres vêtements. La brogne était formée de plaquettes carrées, triangulaires, rondes ou en façon d’écailles, cousues sur une étoffe ; le haubert était tout de métal, fait de mailles à crochets ou de petits anneaux engagés les uns dans les autres. Haubert ou brogne, la forme était celle d’une cotte courte, à manches courtes aussi, et munie d’une coiffe ou capuchon étroit. Le baudrier, caché dessous, retenait l’épée par une agrafe à laquelle une fente donnait passage. Comme ces vêtements ne descendaient guère plus bas que la moitié des cuisses, ils étaient débordés par la tunique.

Les monuments du XIe siècle nous offrent le dessin de hauberts qui, au lieu d’avoir la forme d’une tunique, prennent le corps et les cuisses, ainsi que ferait une culotte courte ajustée au bas d’un gilet. Comme ce vêtement, représenté dans la tapisserie de Bayeux[1], est d’une seule pièce, il est impossible de se figurer comment on aurait pu le mettre, à moins de supposer qu’il était fendu dans toute sa hauteur par devant ou par derrière, et qu’on l’agrafait par les bords de la fente.

La tête était protégée par un casque ovoïde ou conique, dénué de couvre-nuque, mais muni sur le devant d’une pièce appelée nasal parce qu’elle couvrait le nez. Le nom de ce casque est germanique. On l’appelait helme ou heaume. Il avait pour décoration un cercle ciselé ou incrusté de pierreries, qui en contournait le bord, et jamais d’autre cimier qu’une boule de métal ou de verre coloré. Pour le combat, le chevalier relevant sur sa tête la coiffe de son haubert (on disait la ventaille), celle-ci était mé-

  1. Voyez la gravure de la page 191.