Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/571

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La pique, la lance à large fer, la hache, l’arc, la fronde étaient leurs armes offensives habituelles. Tous portaient l’épée plus longue et moins large de lame que l’épée chevaleresque. Elle était attachée à un ceinturon comparable à celui des anciens Francs par le bagage qu’il supportait. Le soudard du Xe siècle est dépeint, dans une satire du temps, avec un tas d’objets accrochés à des courroies autour de lui et qui lui battaient les jambes. Il portait là son arc, une trousse qui contenait les flèches, un marteau, des tenailles, un briquet, une boîte d’amadou.

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L’équipement devint absurde depuis la fin du XIIe siècle. On ne songea qu’à accumuler les défenses sur le corps, sans souci des évolutions du combattant. Ce ne fut pas assez de l’habillement complet de mailles ; on mit des garnitures dessous et dessus. On voit par les récits très circonstanciés que nous avons de la bataille de Bouvines qu’un chevalier, jeté par terre, ne pouvait plus se relever sans l’aide de son entourage. Abandonné des siens, il ne lui restait que l’alternative de se rendre ou de se faire tuer.

Il faut entrer dans le détail de ce harnais, si différent de celui des guerriers de l’époque héroïque, quoiqu’il en eût, à peu de choses près, conservé l’apparence.

Sous son haubert (et le haubert fut alors doublé d’étoffe), le chevalier portait un justaucorps à manches entièrement rembourré et piqué d’une infinité de points. C’était le gambeson, ainsi nommé à cause de la bourre ou gambais dont il était garni. Cela faisait un bon matelas. La plupart des chevaliers néanmoins jugèrent à propos de s’appliquer encore des plastrons de cuir (des cuiries) sur les parties exposées.

Par-dessus le haubert, on eut une autre cotte doublée, mais celle-ci flottante et sans manches. On l’appela cotte à armer, d’où l’expression plus moderne de cotte d’armes. Il était d’usage qu’elle fût décorée des armoiries du chevalier.