Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/573

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Le heaume, complément de l’armure de tête, fut transformé en un vaste cylindre qui couvrait entièrement le chef, le visage et la nuque. C’était comme si l’on s’était coiffé d’une cloche ou d’une marmite. Au commencement du XIIIe siècle, le cylindre allait en s’élargissant par le haut. Depuis Philippe le Bel, au contraire, il tendit à retourner à la forme conique.

La partie antérieure du heaume affectait un léger mouvement de cambrure. Elle était consolidée par deux lames de métal assemblées en croix. Dans les cantons de cette croix étaient percées des œillères pour la vue et des trous pour la respiration. Le heaume était encore percé d’ouïes sur les côtés. Comme toutes ces ouvertures ne suffisaient pas pour garantir le chevalier contre l’échauffement que produisait à la longue le séjour de la tête dans cette lourde prison, afin qu’il lui fût possible de se rafraîchir de temps en temps, on imagina la visière. On rendit mobile la partie du heaume qui couvrait le visage (le vis, comme on disait alors) en la montant sur charnières. De la sorte, cette partie s’ouvrait et se fermait comme une porte de poêle. Si même le chevalier en avait le loisir, il pouvait déposer sa visière en étant la fiche qui la retenait dans ses charrions. Mais qu’était ce soulagement auprès du supplice infligé par l’usage d’une semblable coiffure ? Elle fut trouvée si insupportable que beaucoup prirent l’habitude de ne la plus porter autrement qu’accrochée à l’arçon de leur selle. Ils la réservaient pour les revues et les tournois. En bataille, ils aimaient mieux combattre à visage découvert. Il advint de là que peu à peu les chevaliers prirent le parti d’avoir deux casques dans leur équipement. Le heaume les accompagnait comme objet de parade, tandis que leur coiffure habituelle était une cervelière, simple calotte de fer, ou le bassinet, casque léger qui, par ses dimensions, se rapprochait du heaume primitif ; mais il n’avait pas de nasal et prenait mieux la forme de la tête.

La plupart des seigneurs du temps se sont fait représenter sur leur sceau en costume de tournoi. Ils ont la lance ou l’épée à la main, les ailettes aux épaules, l’écu sur la poitrine. Toutes ces choses sont armoriées, et les armoiries figurent encore sur