Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/577

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plus martiale. Tels d’entre eux s’attribuèrent l’armure pleine de plaquettes, puis celle de mailles. On vit des soldats de fortune endosser le haubert, et même la cotte d’armes par-dessus le haubert. La vanité des grands seigneurs trouva son compte à cette usurpation. Au lieu d’armoiries à eux, qu’ils n’avaient pas, les sergents portèrent sur leur cotte celles du maître qui les entretenait à sa solde.

Les sergents habillés de la pleine armure, de plates ou de mailles, formaient une grosse cavalerie. A la différence des chevaliers, ils n’avaient ni éperons dorés, ni flammes à leurs lances, ni heaumes, ni écus. Pour coiffure, ils portaient le bassinet ou un chapeau de fer à forme ronde, avec un rebord rabattu, sans jugulaire. Leur bouclier (la targe) était de forme ovale, très bombé et muni de la boucle au milieu.

Les soldats de la cavalerie légère et les fantassins n’avaient qu’une partie des pièces de l’armure. Ils ne portaient guère aux jambes d’autres défenses apparentes que des chausses gamboisées ou garnies de plates ; leur coiffure ordinaire était soit le chapeau de fer, soit une simple cervelière. Pour eux, le haubert était remplacé par le haubergeon, cotte de mailles d’un tissu plus léger et à courtes manches, ou même sans manches. Mais le haubergeon n’était pas à la portée des moyens du plus grand nombre. Beaucoup se contentaient d’une cotte de plates, d’un pourpoint de cuir ou d’un hoqueton. Ils avaient pour bouclier la rouelle, petit disque qui se portait accroché à la ceinture, ou le talvelas, de forme carrée et de dimension à couvrir tout le corps du combattant.

Il faut parler des armes offensives, dans lesquelles s’étaient aussi introduits des changements.

La lance chevaleresque, devenue plus longue de fer et de bois, avait pris le nom de glaive. Elle n’était plus, comme autrefois, décorée d’une longue banderole. A celle des barons était attaché, sous le nom de bannière, un petit drapeau carré, armorié de leur blason. Un pennon ou languette d’étoffe triangulaire distinguait la lance du simple gentilhomme.

L’épée était plus longue et moins large que celle du XIIe siècle, toujours arrondie par le bout avec un lourd pomme au surmon-