Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/578

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tant la poignée. Ce pommeau était ordinairement aplati, et sur les plats, les armoiries du chevalier étaient exécutées en émail. Les sergents employaient de préférence une épée encore plus longue et pointue, avec laquelle on pouvait donner d’estoc et de taille. Quelques piétons, au lieu de l’épée, se servaient du fauchon, large cimeterre qui tranchait seulement d’un côté.

Les mercenaires de tous pays qui composaient en grande partie les corps de sergents, avaient importé l’usage de divers instruments de carnage, ignorés en France avant eux :

La guisarme ou hallebarde, dont le bois, d’abord très court, n’atteignit qu’au XIVe siècle la longueur de celui d’une lance.

La hache danoise à tranchant convexe, avec ou sans pointe au talon.

Le dard, javelot léger dans le genre de la haste romaine. C’était l’arme nationale des Basques, si nombreux dans les compagnies de sergents. Chaque combattant en avait quatre dans la main gauche.

Le faussard, fauchard ou faucil, grand coutelas en forme de lame de rasoir, emmanché au bout d’une hampe.

La masse, à tête de fer, garnie de côtes saillantes.

La pique flamande, appelée par les Français godendart, par corruption du terme tudesque, qui était godengag. C’était un gros bâton ferré, de la tête duquel sortait une pointe aiguë. « Ces bâtons que les Flamands portent en guerre, dit Guillaume Guiart, ont nom godengag dans le pays. C’est comme qui dirait bonjour en français. Ils sont faits pour en frapper à deux mains, et si, en tombant, le coup ne porte pas, celui qui sait s’en servir se rattrape en enfonçant la pointe dans le ventre de son ennemi. »

J. QUICHERAT, Histoire du costume en France, Paris, Hachette, 1876, in-4º. Passim.