Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/71

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trônes. L’esthétique du service divin, que les païens avaient portée à la perfection et que les premières communautés chrétiennes avaient dédaignée, reparaît. L’Église parle à l’imagination et aux sens par le bel ordre de ses pompes et l’éclat des vêtements sacerdotaux, par les parfums, par la musique et par les peintures qui retracent sur les murailles les grandes scènes de l’histoire de la foi. Plus se multiplient et s’embellissent ces pieuses représentations données par le clergé, plus les fidèles sont réduits au rôle de spectateurs. Leur voix ne se mêle plus à celles des prêtres que pour chanter le Kyrie eleison ; ils doivent écouter et se taire, en vertu du précepte de Moïse, qui a dit : — « Écoute, Israël, et tais-toi ! » Encore n’entendent-ils plus que rarement la prédication, qui était jadis la partie essentielle du service divin et qui tombe en