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introduction

de tours hautes et solides. De part et d’autre on n’avait rien négligé, les infidèles, pour se rendre maîtres de la place, les chrétiens, pour la défendre ; aussi le siège fut-il long et pénible. Chaque jour, c’était des assauts de l’ennemi ou des sorties impétueuses des assiégés. Plus Guaifier mettait d’opiniâtreté dans la défense, plus les Sarrasins mettaient de vigueur dans l’attaque ; et ceux-ci recevaient quotidiennement des renforts, tandis que les forces des Salernitains allaient s’affaiblissant de jour en jour. La famine exerçait sur les assiégés d’affreux ravages, les plus vils animaux, les chiens, les rats, étaient leur seule nourriture. Cependant chacun faisait son devoir ; la femme du prince Guaifier montait elle-même sur les murs pour encourager les défenseurs et leur porter des vivres. Malgré tous ces efforts les assiégés allaient être obligés de se rendre lorsqu’enfin Louis, fils de Lothaire, roi d’Italie et empereur, imploré par l’évêque Landolf, comte de Capoue, qui était venu le trouver à Pavie, se décida à porter secours à ces malheureux. Au commencement de l’année 873, il descendit dans le midi de l’Italie avec une armée. Quand l’empereur fut arrivé sur le théâtre de la guerre, son neveu Gontier, à peine âgé de quinze ans, lui demanda l’autorisation de marcher à l’ennemi. Après un long refus, Louis finit par céder. Gontier, ralliant alors à sa troupe la milice de Capoue, profita d’un épais brouillard pour fondre à l’improviste sur l’ennemi, qui fut mis en pleine déroute, laissant neuf mille hommes sur le terrain. Malheureusement Gontier périt dans la mêlée, et l’empereur