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l’élément historique

une raison pour que l’imagination populaire intervertît les rôles et plaçât Gui à la tête des Allemands faisant une invasion en Italie, surtout depuis que ce parti guerroya contre un roi Louis, qui fut pris probablement pour son homonyme français, dont la poésie chantait déjà les louanges. »[1]

Ces substitutions de noms et de faits sont déjà bien invraisemblables pour être vraies. Mais pourquoi Jonckbloet dit-il que Gui était odieux aux Français, qui ont dû le placer à la tête des Allemands, lorsqu’il vient de rappeler, quelques lignes plus haut, un poète latin contemporain, qui insiste sur les épithètes de Gallicus heros, Rhodanicus ductor, dux Gallicus, appliquées au même Gui[2] ?

« Gui devenu le représentant des Allemands, » c’est toujours Jonckbloet qui parle, « fut enfin chargé du rôle du plus présomptueux d’entre eux, ce qui fut peut-être rendu plus plausible par cette circonstance que lui aussi avait trouvé une mort violente dans un fleuve. Il n’est pas bien clair pourquoi on ait substitué au nom de son vainqueur celui de Guillaume, mais il est possible que dès leur formation les traditions ne furent pas d’accord sur ce point : Guillaume et Hubald étaient à la tête d’un nombre égal de soldats et ils sont cités d’une haleine par le poète qui dit expressément qu’ils agissaient consimili fervore. »[3] Il s’agit d’un Guillaume simple lieutenant, mentionné seulement dans le passage suivant :

  1. Guil. d’Or. II, 103-4.
  2. Ibid, p. 103.
  3. Ibid. p. 104.