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lxii
introduction


Collectos etiam ducit Wilelmus amicos
Tercentum, lorica habiles galeaque minaces,
Nec jaculo segnes. Todidem propellit Ubaldus
Consimili fervore...
[1]

Mais le Guillaume dont ces vers seuls nous ont gardé le nom joue-t-il un rôle capable d’inspirer un trouvère ou de créer une légende ? Il est à la tête de trois cents hommes, mais son nom est tellement commun qu’on trouverait peu d’armées qui n’aient au moins un Guillaume parmi leurs lieutenants.

« Or, en chantant les louanges d’un Guillaume se trouvant sous les ordres d’un dux Gallicus ou même, Rhodanicus l’imagination populaire a dû facilement voir dans ce Guillaume un miles Rhodanicus, un chevalier, un chef des bords du Rhône ; et en le mettant en rapport avec un roi Louis, on en vint nécessairement à le confondre avec le héros dont la renommée était dans toutes les bouches. »[2]

Guillaume était sous la conduite d’un dux Gallicus, mais de ce dux Gallicus Jonckbloet vient de faire un dux Germanicus, qu’il a placé à la tête des Allemands.

L’érudit hollandais lui-même n’est pas très satisfait de son argumentation et il avoue que ces conjectures « ne dispersent pas complètement les nuages qui obscurcissent cette partie de notre geste. »

En résumé, ce qui semble avoir égaré Jonckbloet dans ses recherches, c’est :

  1. De laudibus Berengarii Augusti ; Muratori, Rerum Ital. Script. II, 1,391.
  2. Guil. d’Or. II, 104.