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[Lect. IV.]
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RIG-VÉDA. — SECTION DEUXIÈME.
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légers et brillants, nous joignons nos splendeurs aux tiennes. Et tu veux, Indra, t’approprier notre offrande ? »

6. (Indra parle.) « Et comment cette offrande serait-elle pour vous, ô Marouts, quand vous reconnaissez ma supériorité en réclamant mon secours pour la mort d’Ahi ? Je suis grand, fort et redoutable, et de mes traits, funestes à tous mes ennemis, j’ai tué Ahi. »

7. (Les Marouts parlent.) « Tu as beaucoup fait, (dieu) généreux, en venant nous seconder de la force héroïque. Mais, ô puissant Indra, nous pouvons aussi beaucoup, quand, nous autres Marouts, nous voulons prouver notre vaillance. »

8. (Indra parle.) « Marouts, j’ai tué Vritra, et je n’ai eu besoin que de ma colère et de ma force d’Indra. C’est moi qui, la foudre à la main, ai ouvert un chemin à ces ondes qui font le bonheur de Manou[1]. »

9. (Les Marouts parlent.) « Maghavan, nous n’attaquons pas ta gloire. Personne, ô dieu, quand on connaît tes exploits, ne peut se croire ton égal. Aucun être, présent ou passé, ne saurait te valoir. Tu es grand : fais ce que tu dois faire. »

10. (Indra parle.) « Ma force est assez grande pour que, seul, je puisse exécuter ce que je veux tenter. Je suis redoutable, ô Marouts ; je sais ce que j’ai à faire, moi Indra, maître de vous tous.

11. « Ô Marouts, l’éloge que vous avez fait de moi m’a flatté, et surtout votre attention à me laisser votre part du sacrifice. Indra est généreux, et fêté par de nombreux hommages. Soyez mes amis et développez vos corps (légers).

12. « Ainsi brillant à mes côtés, prenez dans les offrandes et dans les hymnes la part conforme à votre rang. Marouts, vos couleurs sont merveilleuses. Resplendissons ensemble, et couvrez-moi (de vos corps) comme vous l’avez fait jusqu’à présent. »

13. (Le poëte parle.) « Quel est celui qui vous chante en ce moment, ô Marouts ? Soyez-nous agréables, et venez vers des amis. D’un souffle propice favorisez nos vœux. Possesseurs de biens variés, daignez visiter notre sacrifice.

14. « Si la science d’un sage nous a, comme un artiste habile, façonnés au culte pompeux que nous vous rendons, ô Marouts, traitez avec bonté l’homme qui, par ses prières et ses chants, vous a honorés.

15. « Ô Marouts, cet éloge et cet hymne d’un respectable poëte s’adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l’abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse ! »




LECTURE QUATRIÈME.

HYMNE I.

Aux Marouts, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le généreux (Agni) a donné le signal ; chantons l’hymne du matin en l’honneur d’une race impétueuse. Ô puissants et rapides Marouts, que la marche accroisse votre éclat ; que l’élan du combat augmente vos forces !

2. Acceptant la douce libation sans cesse renouvelée, comme (un père adopte) un nouveau-né, ils se livrent à leurs jeux au milieu des sacrifices, terribles (pour leurs ennemis). Ces enfants de Roudra viennent protéger celui qui les honore ; et, forts de leur nature, ils se gardent de fouler aux pieds celui qui a pour eux des holocaustes.

3. À l’homme qui leur offre des sacrifices, ces immortels auxiliaires donnent la richesse et le bonheur. Ces fortunés Marouts, comme disposés (dans les airs), répandent sur lui et la lumière et le lait.

4. Votre course est libre et puissante, et votre force sert d’appui aux mondes. Tout, dans la nature, est frappé d’épouvante ; les palais (mêmes sont ébranlés). Votre char brille de la lueur de vos armes étincelantes.

5. Quand, montés sur leurs chars éclatants, ils font résonner les montagnes, ou bien qu’amis des hommes, ils envahissent les airs, chacun frémit sur leur route. Le feu, placé sur le foyer comme sur un char, délaisse les plantes (qui l’alimentent).

6. Terribles Marouts, soyez bons et bienfaisants pour nous, et comblez nos vœux. Dès que votre trait lumineux et meurtrier pénètre quelque part, il tue les animaux comme une flèche bien lancée.

7. Chargés de présents et de biens, heureux de nos louanges et de nos sacrifices, ils arrivent à la voix de l’hymne pour goûter la libation :

  1. Autrement, de l’homme.