Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/114

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censés n’être jamais sortis de France, parce qu’ils s’y sont battus pour le roi ; 8° tous les royalistes resteront armés jusqu’à l’époque du rétablissement du trône, et, jusqu’à cette époque, ils seront exempts d’impôts, de milice et de réquisitions de tout genre. »

» Tels furent ces articles, ils n’engageaient que ceux qui les avaient proposés[1]. On voit jusqu’où pouvait aller la confiance ou plutôt la présomption des chefs signataires. Le dernier article surtout était complètement illusoire, parce que, l’époque du rétablissement du trône était indéfinie[2] et parce que dans un pays ruiné et rebelle, il y avait impossibilité de lever des impôts et danger de lever la milice. On comprend difficilement comment Charette et les autres signataires de cet acte ont pu croire un seul instant qu’il serait de bonne foi exécuté par le gouvernement républicain. »


Le fait de l’accord conclu fut porté à la connaissance des deux partis par un arrêté des représentants, daté de Nantes, 8 ventôse, et par un manifeste des chefs vendéens, daté du lendemain, 27 février ; ces deux publications furent affichées dans tous les pays insurgés et répandues aussitôt dans toute la France par la voie des journaux.

  1. Voilà certes la plus extraordinaire appréciation qu’on puisse imaginer.
  2. Cette lacune apparente prouve bien qu’à ces clauses secrètes, étaient jointes des clauses plus secrètes encore : celles qui, d’après Charette et nombre d’autres témoins, ont été stipulées à part et au dernier moment, pour la remise du jeune roi avant le 15 juin.