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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/12

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du côté de la campagne affirme que les émigrés et les Anglais furent défaits en cet endroit par les troupes de la Convention : erreur certaine, au moins en ce qui concerne les Anglais, lesquels, de l’aveu de tous les témoins, et d’après les récits de tous les écrivains, sans distinction de parti, assurèrent le débarquement, protégèrent le rembarquement, mais ne mirent jamais un seul homme à terre.

Cette menteuse pyramide, assurément mieux située que la statue, n’occupe cependant pas la place exacte des pourparlers de suspension d’armes, tenus entre Hoche et Sombreuil. S’il est plus poétique de concevoir que les deux chefs de corps se rencontrèrent auprès de la fontaine, sur le chemin menant au Fort-Neuf, pauvre fortification dont le plan annexé aux mémoires de Puisaye démontre la misère, il est plus raisonnable de croire que l’entrevue suprême se passa quelques cents mètres plus loin, dans un champ protégé par le massif rocheux portant la batterie. Là, les interlocuteurs se trouvaient à l’abri du feu de la corvette anglaise. D’où la facilité d’un entretien impossible ailleurs sur un terrain découvert et balayé par la mitraille.

C’est donc dans l’étude de la topographie et non dans la contemplation des monuments qu’il convient de chercher les raisons du désastre de cette entreprise héroïque, puérile en son action, démesurément cruelle en son dénouement qui s’appelle l’Affaire de Quiberon.

Où trouver l’explication de ces efforts sans résultat, de ces batailles qui semblent livrées pour être perdues, de