Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les députés depuis la mort de Robespierre. Enfin il rompit le silence en me disant : votre proposition mérite réflexion ; nous ne sommes pas seuls ; demain nous nous reverrons chez moi, si vous voulez, et je vous répondrai franchement.

» Je le revis le lendemain, et après m’avoir fait plusieurs objections d’un air assez ému, il me dit : « Écoutez, ce que vous me demandez n’est peut-être pas impossible à obtenir, parce que nous voyons fort bien que vous avez de l’ascendant parmi les députés royalistes et que vous pourriez accélérer la fin des conférences, en faisant le contraire de ce que vous faites, et d’autant plus que la Convention désire fort qu’elles ne se prolongent pas davantage et que tous les chefs signent le traité le plus tôt possible, mais je trouve votre dévouement du moins respectable et comme les choses, quoi que vous puissiez faire, n’en iront pas moins comme nous voulons, plus ou moins promptement, je dois vous dire la vérité, parce que je crois pouvoir compter sur votre discrétion. Votre sacrifice serait inutile. Vous en seriez sûrement victime et ne pourriez, dans aucun cas, servir à rien au fils de Louis XVI. Sous Robespierre, on a tellement dénaturé le physique et le moral de ce malheureux enfant que l’un est entièrement abruti et que l’autre ne peut lui permettre de vivre. Ainsi, renoncez à cette idée dans laquelle j’aurais vraiment bien du regret, par intérêt pour vous, de vous voir persister, les choses étant au point où elles en sont, car vous n’avez pas idée de l’appauvrissement et de l’affaiblissement de cette petite créature. Vous n’auriez, en le