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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/147

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voyant, que du chagrin et du dégoût, et ce serait vous sacrifier inutilement, car vous le verriez infailliblement mourir bientôt ; et, une fois au Temple, vous n’en sortiriez peut-être jamais, etc., etc.

» Je n’ai pu qu’être parfaitement content de cet homme et je ne lui soupçonne pas le cœur coupable sans ressource. Pauvre malheureux enfant ! Vous voyez, mon amie, comme on vous a trompée depuis longtemps et combien le grand homme a trompé M. Pitt, s’il est vrai qu’il l’ait assuré qu’il pouvait l’avoir en son pouvoir, etc., etc. D’après ces détails, si je n’ai pas été trompé, l’histoire de cette conversation sur les dispositions du général Canclaux, sur le troc qu’on a fait de l’enfant, etc., etc., tout cela sont des contes, ou la Convention veut faire périr l’enfant qu’elle a mis à la place du jeune roi, pour se réserver la ressource de faire croire que ce dernier n’est pas le véritable et n’est que supposé. L’avenir nous développera tout cela. Je n’ai pas fait part de mes observations à mon député, mais j’en ai profité, ainsi que de ce qu’il m’a dit pour renoncer à ce projet et chercher d’autres moyens efficaces de venger et de servir mon pays et mes maîtres[1]. »


Cette lettre est d’une importance capitale. Elle éclaire d’une vive lumière les points les plus mystérieux de cette histoire.

Pour « accélérer la fin des conférences », un des dé-

  1. C’est M. de La Sicotière qui a fait connaître cette lettre, tirée des papiers de Frotté, qu’il eut à sa disposition.
    Il est incompréhensible qu’il n’ait pas aperçu la signification de ce qu’il a publié, inconciliable avec la thèse qu’il soutient. Mais cela constitue une sérieuse garantie d’authenticité.