Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

glaises, pour rallier les contingents royalistes de la Vendée et du Poitou.

Puisaye tenait du Régent de France les pouvoirs de commandant en chef de l’armée catholique et royale de Bretagne.

Quant aux troupes embarquées, le commandement lui en était attribué « après le débarquement », par des lettres de service, signées du Ministre de la Guerre, Windham. Ces lettres de service étaient contenues dans un pli cacheté, qui ne devait être ouvert qu’en pleine mer, et que l’amirauté anglaise lui remit le 8 juin, après s’être définitivement entendue avec lui sur la direction à donner à l’expédition, ce qui restait un secret pour tout le monde.

Mais de son côté, d’Hervilly avait une commission, d’après laquelle les troupes à la solde anglaise se trouvaient sous ses ordres exclusivement. « Dans le cas où l’on ne débarquerait pas en Bretagne », objecta le premier. Le second, qui d’ailleurs croyait que l’on allait en Vendée, répliqua : « Dans tous les cas, car aucun cas n’est spécifié. » Ainsi éclata entre les deux chefs des catholiques royalistes, une rivalité qui allait rendre irréalisable le plan de Puisaye[1].

La prétention de d’Hervilly ne se comprend pas, tant elle est déraisonnable. Le sens et la raison des termes employés étaient évidemment que, Puisaye n’étant pas général anglais, les troupes à la solde anglaise passaient sous ses ordres au moment où elles

  1. Chassin. — Le général Hoche à Quiberon, p. 63. — M. Chassin, lui aussi, laisse échapper l’aveu que l’échec du plan de Puisaye eut pour véritable cause, la rivalité des chefs royalistes.