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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/159

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giées, comme Mme de Tourzel, Mme de Mackau, Mme de Soucy et autres, admises à la visiter au Temple, ne se montraient scandalisées ou seulement étonnées de ce qui, dans le cas de la mort du Roi, eût été un manquement révoltant à toutes les bienséances. Enfin la description de ces toilettes de fantaisie était religieusement envoyée à tous les journaux royalistes de province et textuellement reproduite dans un almanach de 1796, intitulé : « Adieux de Marie-Thérèse-Charlotte », qui était dans les mains de tous les gens « bien pensants ». Et cela ne choquait personne[1].

Quand, le 24 décembre suivant, Madame Royale fut arrivée à Huningue pour être, le lendemain, remise au prince de Gavres, envoyé de l’empereur d’Autriche, en vertu du décret du Directoire, ordonnant qu’elle serait échangée contre les citoyens Camus, Quinette et autres députés ou agents de la République, elle voulut, avant de franchir la frontière, adresser à son oncle un salut d’hommage qui fut en même temps un salut d’adieu et de pardon pour la France qui l’avait faite orpheline et exilée. Dans la lettre qu’elle confia à François Hue, et qui a été publiée partout, se trouvent ces mots : « Oui mon oncle, c’est celle dont ils ont fait périr le père, la mère et la tante, qui, à genoux, vous demande et leur grâce et la paix. » L’absence de toute mention de son frère au nombre des victimes de sa famille, frappées par la Révolution, indique certes qu’elle le croyait vivant.

Enfin ce deuil, qu’elle n’avait pas porté au Temple, elle ne le prit pas en arrivant à Vienne, d’où il faut

  1. Voir « Une officine royale de falsifications ». Paris, Dujarric et Cie, éditeurs.