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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/199

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et deux canons, mais avec l’ordre incroyable de revenir le lendemain matin : « Ce qui, — constate Vauban, — fit beaucoup plus mauvais effet que si aucun renfort n’eût été envoyé. » D’Hervilly s’obstinait dans son parti pris de rendre impossible toute marche en avant. Il fit plus : comme s’il eût voulu rompre toute communication entre ses troupes et les corps bretons, il fit, — sans motif plausible, avoue Chasle de La Touche, — évacuer Carnac, Plouharnel, Sainte-Barbe et toute la ligne en avant de la falaise, pour concentrer tous les régiments soldés dans la presqu’île.

Il faut avouer que, si son but était d’empêcher le soulèvement des populations préparé par Puisaye et de décourager les connivences qu’il prétendait avoir, — et qu’il avait — dans le camp républicain, sa tactique ne pouvait être meilleure.

Les positions occupées n’étaient plus tenables pour les corps chouans, à peine organisés et nullement aguerris, laissés ainsi en l’air, à six lieues de tout soutien et de tout ravitaillement.

Hoche s’était décidé à reprendre l’offensive.

Son attitude pendant les premiers jours reste cependant hésitante et équivoque. Le 28, il s’est avancé du côté d’Auray, mais sans se laisser voir. Le 29, il a fait marcher deux ou trois mille hommes sur la route de Vannes à Auray, mais avec défense d’entrer dans Auray ; et quant à lui, il s’est porté sur la hauteur de Baden, « d’où l’on découvre l’escadre anglaise et Carnac », comme un homme qui attendrait un signal, ou peut-être un message secret, puis s’est retiré, « après s’être assuré qu’il n’existait pas de camp ». Cette pointe, assez singulière, donna lieu de la part de ses