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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/227

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rats » dans la presqu’île. Puisaye n’a pu, le 11, dater une lettre du camp de Carnac.

La teneur de la lettre : Puisaye aurait reçu des dépêches portant reconnaissance par le roi d’Angleterre, de Louis XVIII comme roi de France. Mais précisément, Louis XVIII, se disant roi de France, se plaignait, à cette époque et longtemps après, de n’être pas reconnu par le roi d’Angleterre, ni par aucun des autres souverains. Et puis ! ce serait en vertu de la reconnaissance de « Sa Majesté Britannique » que Puisaye se croirait obligé et prétendrait imposer aux royalistes de France de reconnaître un nouveau roi ! Et puis encore ce serait Puisaye, si constamment soucieux de ménager les susceptibilités bretonnes, qui viendrait signifier que les secours dès longtemps annoncés et promis par lui, dépendent de cette reconnaissance « tant désirée » !

Non, — il y a là mensonge et maladresse qu’il est impossible d’attribuer à Puisaye, parce qu’ils sont en sens inverse du langage et de l’attitude qu’il avait très politiquement adoptés. Il faut certainement y voir un des actes de cette « longue suite de perfidies » dénoncée à la charge de l’agence par les écrivains de tous les partis.

Ensuite, — et il est assez étonnant que cette remarque n’ait pas été faite par M. de Closmadeuc, — il faut constater que ces deux pièces, telles qu’on les donne, sont tout à fait inconciliables. Si le nom de Louis XVIII eut été à l’ordre du jour de l’armée de Bretagne dès le commencement de juillet, il n’y aurait eu aucune raison de notifier, le 18, qu’on « vient de recevoir » l’avis de sa reconnaissance « tant désirée »,