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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/255

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son épée, qu’il désirait nous parler. M. le marquis de Contades et moi, nous portâmes en avant. Lorsque nous fûmes assez près pour nous entendre, nous convînmes de faire retirer l’escorte et de ne garder qu’un officier. Je restai avec M. le marquis de Contades. Le général Humbert, qui nous demanda nos noms et qui se nomma, resta avec un capitaine de dragons appelé Lebreton. La conversation s’engagea entre lui et M. le marquis de Contades. Je ne parlai pas, mais j’écoutai avec beaucoup d’attention. Il nous dit : « Pourquoi nous battons-nous ? Il vaudrait bien mieux être d’accord. Pourquoi n’écrivez-vous pas à Tallien ? L’on pourrait s’arranger. Il est à Lorient. » M. le marquis de Contades lui répondit : « S’il ne fallait qu’écrire à Tallien pour rétablir la justice et la paix en France, nous écririons à Tallien. Le roi, Monsieur, nos princes, l’ordre entier de la noblesse n’apportent dans cette grande querelle aucune passion de haine et de vengeance. Si votre Tallien et la majeure partie de ses collègues pouvaient avoir des sentiments aussi purs, nous cesserions bientôt de nous battre. » Il répondit encore : « Écrivez à Tallien, c’est le seul moyen de s’entendre. »


Le récit de M. de Contades ne diffère de celui de Vauban qu’en quelques détails. M. de Contades déclare être sorti du camp avec l’intention d’avoir une conférence et dit avoir fait les premiers signes pour la provoquer. Il rapporte ainsi le dialogue entre lui et le capitaine Lebreton.


« Pourquoi venez-vous déchirer le sein de votre patrie ? — Nous ne venons pas le déchirer, lui répondis-je ; nous venons, au contraire, apporter des remèdes