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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/256

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à ses maux. — Et que voulez-vous ? — La religion de nos pères et la monarchie. — Pensez-vous faire ce que n’ont pu douze cent mille baïonnettes ? — Oui, parce que l’opinion publique est aujourd’hui pour nous et vous savez ce qu’elle peut en France. Une preuve que nous ne venons pas déchirer le sein de notre patrie, c’est que nous avons sur les vaisseaux que vous voyez, 17 millions en argent, des munitions, des provisions de toute espèce, dont nous vous voyons manquer à regret. Réunissez-vous à nous et nous les partagerons avec vous. — Ah, Monsieur, me dit-il, si tout le monde pensait comme moi !… Nous ne sommes pas faits pour nous battre. Il y a ici un représentant du peuple, Tallien ; écrivez-lui ; arrangeons-nous. Voilà, ajouta-t-il, le général Humbert qui s’approche… Le général Humbert me dit absolument la même chose que le capitaine Lebreton… Il me parlait avec assez de confiance et beaucoup d’intérêt, de notre argent, quand M. de Vauban s’avança et me rappela de la part du général. Je le conjurai de me laisser parler et de s’en aller. Il insista en me disant : Pour affaire de service. J’étais furieux, je proposai à M. Lebreton de me donner la main. Il y avait consenti et s’avançait quand Humbert lui dit : « Non, pas aujourd’hui ; j’espère que ce sera un jour. » — Je m’en allais quand Lebreton me rappela et me dit à mi-voix : « Si vous êtes pris, rappelez-vous le capitaine Lebreton, il vous sera peut-être utile. » Il était de Doué, frère du curé de Saint-Maurice (d’Angers, déporté en Espagne), et me connaissait bien : il m’avait appelé par mon nom.

» M. de Puisaye m’avait envoyé chercher pour proposer