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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/273

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Il restera inexplicable en effet, si l’on se refuse à admettre les dessous mystérieux de cette affaire.

Toutes les relations sont d’accord sur ce point que la prise du fort s’est effectuée sans aucune résistance et même sans aucun incident qui l’ait retardée. Hoche n’a donc eu aucune raison de « croire la surprise manquée[1] » puisqu’il est bien certain qu’aucun avis dans ce sens n’a pu lui parvenir de la part de ses lieutenants, et que même le temps strictement nécessaire pour l’opération n’était pas écoulé. Dans ces circonstances, il faut constater d’abord que l’attaque des retranchements par la colonne du centre a été ordonnée beaucoup trop tôt, et d’autre part, il est constant que les pertes subies par cette colonne du centre n’étaient pas assez graves pour justifier cette retraite précipitée de toute une division, qui laissait les deux ailes isolées et exposées aux plus graves dangers si un incident quelconque eût donné l’éveil aux royalistes sur leur marche[2].

Aussitôt que la possession du fort fut acquise, Ménage en avait fait porter l’avis à son général en chef par le transfuge Gougeon. Hoche alors ne peut plus hésiter. Il fait faire de nouveau volte-face à ses troupes et se porte lui-même au fort Penthièvre avec les représentants Blad et Tallien, qui confèrent à Ménage le grade de général de brigade.

  1. C’est M. Chassin qui avance ce prétexte pour essayer d’expliquer la retraite de Hoche. À tous les points de vue, il est absolument insoutenable.
  2. Comment ne pas établir un rapprochement entre cette retraite extraordinaire de Hoche et l’extraordinaire quiétude de Puisaye ?