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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/274

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À partir de ce moment, le Rubicon est franchi, les tergiversations cessent et la suite des opérations est conduite comme on devait l’attendre des talents de Hoche. Il faut cependant remarquer que la marche du corps principal, qui aurait être aussi rapide que possible, fut réglée avec une extrême lenteur.

Quelques chefs royalistes, avec quinze cents hommes qu’ils avaient pu rallier des régiments engagés et avec les restes de l’artillerie, s’étaient postés un peu en arrière de Kerhostin, pour couvrir le quartier général de Kerdavid : ces braves troupes n’étaient pas découragées et demandaient à reprendre le fort, qui, à la vérité, était beaucoup plus abordable du côté de la presqu’île que du côté de la falaise. Mais il était déjà occupé par une garnison de trois bataillons, qui avaient eu le temps de tourner les batteries dans la direction du Sud. En outre, le terrain perdu, qu’il eût fallu reconquérir était maintenant défendu par plus de six mille hommes. La défensive même devenait très difficile.

L’avant-garde de Humbert est arrêtée par une charge vigoureuse des royalistes. Mais la colonne de Valletaux, parvenue un peu en avant sur une hauteur assez rapprochée, prend ceux-ci en écharpe par une canonnade très vive, qui rompt leurs rangs et les décime. Trois ou quatre cents hommes seulement peuvent être ramenés en assez bon ordre dans la direction de Kerdavid. Leurs officiers espéraient encore « que successivement il arriverait d’autres troupes et que l’on établirait une ligne de défense pour disputer le terrain, seule et dernière ressource ; mais il n’en arriva point ».