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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/285

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aucun témoin des propos échangés entre eux. On en connut seulement les résultats. Sombreuil ayant déclaré que ses compagnons étaient déterminés à se défendre jusqu’à la dernière extrémité, et demandé qu’il leur fut permis de se rembarquer pour épargner le sang français, Hoche s’opposa au rembarquement, mais s’engagea à traiter tous ceux qui mettraient bas les armes en prisonniers de guerre, excepté les chefs. Il exigea que l’on fit cesser le feu des Anglais. Sombreuil le promit, et finit par obtenir qu’il fut seul excepté de la capitulation, comme commandant en chef.

Il revint au fort. « Je crois encore le voir et l’entendre, dit M. de Saint-Georges, il était à cheval. Il nous dit à haute voix : « Messieurs, j’ai obtenu des généraux républicains une capitulation qui vous garantit à tous la vie sauve. » Il eut la générosité de ne pas parler de la terrible exception qui le concernait. À ces paroles, une vive émotion se manifesta dans le fort, les uns approuvant la capitulation et en témoignant leur joie, les autres la refusant avec indignation, jurant qu’ils combattraient jusqu’à la mort, qu’ils sont encore assez nombreux pour se défendre et qu’au reste, ils sauront mourir en se défendant. Des insurgés entrés dans le fort en assez grand nombre accroissent le tumulte par leurs clameurs bretonnes. Ce bruit parvient aux républicains. De vives protestations, de violents reproches sont adressés de tous côtés à Sombreuil qui ne sait à qui entendre. Un des plus mécontents est le chevalier de Lantivy-Kervéno. Ce fut à lui que Sombreuil fit cette belle réponse : « Eh ! quoi, Monsieur, vous ne croyez pas