Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/286

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à la parole française ! » Il y croyait, lui, le malheureux[1] ! »

Cependant un officier envoyé par Hoche vient réclamer la promesse de faire cesser le feu de l’escadre. Sombreuil fait des signaux qui ne sont pas compris. Alors un officier de marine, Gesril du Papeu, lieutenant de vaisseau, se jette à la nage, gagne la corvette la plus rapprochée et y porte l’avis de la capitulation et l’ordre de cesser le feu. On veut le retenir à bord, mais il résiste à toutes les instances et revient se constituer prisonnier[2].

Plusieurs témoins assurent que cet envoyé de Hoche, qui était, dit-on, le général Mermet, conseilla aux royalistes de ne pas trop se fier à la capitulation et de ne pas négliger les moyens qui leur restaient de se sauver. Quelques-uns profitèrent de l’avis ; le plus grand nombre refusa d’admettre qu’on pût leur manquer de parole. Un de ceux-ci fut M. de La Villegourio, qui a affirmé le fait. Peut-être faut-il croire que l’indiscrétion avait été commandée par Hoche, qui, après s’être engagé généreusement, avait déjà compris que sa parole ne serait pas tenue, et qui cherchait, sans se compromettre et sans perdre le bénéfice du désarmement consenti, à atténuer les conséquences du désastre prévu.

Quand le plateau cessa d’être battu par la mitraille, les généraux et les représentants républicains s’avancèrent à la tête d’un bataillon de grenadiers, sur le chemin du Fort-Neuf. Les troupes royalistes défi-

  1. Ces lignes sont extraites de la Relation de M. Chasle de La Touche.
  2. Celui-là aussi croyait à la capitulation !