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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/302

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Il est impossible, cependant, que Tallien fût parti plein d’idées de clémence et eût employé, — comme le raconte Rouget de Lisle, — les loisirs de la route à préparer ses effets oratoires dans ce sens, si ce n’était pas en conséquence d’un plan concerté avec son collègue et le général en chef. « Ce qui autorise à croire, — constate M. Chassin, — qu’il avait été entendu que Blad retarderait les jugements, jusqu’au moment où Tallien aurait vu à la Convention nationale, s’il était possible d’en faire, par une loi nouvelle, atténuer la rigueur. »

En effet, pendant les premiers jours, il est apparent qu’on a voulu s’en tenir à des démonstrations de procédure légale, combinées de façon à permettre les temporisations et même peut-être à préparer le mouvement favorable aux prisonniers.

Dès le 21 juillet (3 thermidor), jour de leur rentrée à Vannes, les représentants du peuple, membres du Comité de salut public, envoyés extraordinairement dans les départements de l’Ouest, avaient pris l’arrêté suivant :


« Considérant combien il est important de statuer sans délai, sur le sort des prisonniers faits dans la prise du fort Penthièvre et autres postes occupés par les ennemis de la République.

» Arrêtent qu’il sera sur-le-champ nommé une commission militaire, à l’effet de juger, conformément à la loi du 25 brumaire, troisième année, les émigrés, chouans et autres individus vaincus ce jour par l’armée de la République aux ordres du général Hoche, qui sera chargé de nommer les