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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/328

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qui était son vicaire-général ; onze autres prêtres et trois émigrés, Sombreuil, La Landelle et Petit-Guyot. Le lendemain, à onze heures, on les conduisit sur la promenade de la Garenne, où les attendait le peloton d’exécution. On leur lia les mains derrière le dos. Sombreuil se révoltait contre cette humiliation, et ne s’y résigna que sur l’observation de l’évêque, que son roi s’y était bien soumis. Quand ce prélat voulut donner la dernière bénédiction à ses compagnons inclinés devant lui, il ne pouvait se découvrir ; un soldat s’avança pour le débarrasser de son chapeau, mais Sombreuil l’écarta et enleva le chapeau avec ses dents. Il avait obtenu pour lui de n’avoir pas les yeux bandés et de commander le feu. Mais avant de mourir, il tint à proclamer encore une fois qu’une capitulation avait été accordée. Puis il donna le signal. On dit que la première décharge ne l’atteignit que légèrement et qu’il fallut l’achever par un coup à bout portant.

Dès le 30 juillet, de nouvelles Commissions sont nommées ; à la demande du général Lemoine, le nombre en est porté à six : deux à Auray, deux à Vannes, deux à Quiberon.

Il semble que les mesures prises par Blad à l’égard de la Commission Barbaron devaient suffire pour qu’on n’eût pas à craindre de voir celles-ci « chanceler, hésiter à remplir avec fermeté la tâche » qu’on leur imposait. On voit cependant que Blad crut nécessaire de multiplier les avis officiels pour étouffer ce scrupule de la capitulation, qui n’agitait pas seulement l’opinion publique, mais qui, très manifestement, n’avait pas cessé de troubler les juges militaires.