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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/33

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Seulement il faut remarquer qu’il existait presque autant de partis dans le royalisme qu’on en avait vu chez les républicains.

Il y avait les partisans irréductibles du retour pur et simple à l’ancien régime ; il y avait les Constitutionnels qui tenaient pour la Constitution de 91 ; il y avait les prôneurs du système des deux Chambres sur le modèle du gouvernement anglais. Il ne manquait pas de politiques qui admettaient une royauté, à la condition qu’elle fut élective ; d’autres, sans exiger l’élection renouvelable, voulaient la prendre pour base d’un changement de dynastie, et, parmi ceux-là, les vues étaient diverses quant au choix à faire. Il s’en trouvait, — et non des moins marquants, — qui allaient jusqu’à souhaiter un prince étranger : le duc de Brunswick, le duc d’York ; il restait les survivants de la cabale du Palais-Royal, qui gardaient leurs préférences pour le fils de Philippe-Égalité ; il s’était formé enfin une entente entre quelques gens plus profonds ou du moins plus subtils dans leurs calculs qui avaient comploté de rompre la chaîne traditionnelle de la succession salique, tout en réservant la couronne à la postérité de Louis XVI dans la personne de Madame Royale[1].

  1. Semonville a révélé que son gendre, Joubert, était parti pour sa dernière campagne avec le plan complètement arrêté d’un coup d’état pour renverser le Directoire, rappeler les membres encore vivants de la Constituante et placer sur le trône Madame Royale. « Il fallait pour réussir une victoire et un armistice ; et Semonville n’hésitait pas à exprimer l’opinion que sans la mort de Joubert à Noir, l’exécution de ce projet ne souffrait pas de difficultés. La duchesse d’Abrantès parle aussi de ce projet, dont elle certifie avoir connu les détails. — Ceci se rapporte, il est