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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/335

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rait profondément la légende républicaine sur Hoche et sur Quiberon[1].

Que cette lettre ait été conservée, ou non, aux archives de la Guerre, ou ailleurs, il n’est pas besoin d’attendre la mise au jour d’archives secrètes, pour avoir la preuve que le refus de siéger a été réellement formulé plus d’une fois dans cette affaire.

Dans une lettre du général Lemoine, en date du 28 thermidor, on lit ces lignes, qui très certainement ne se rapportent pas à un « roman »  :

  1. M. de Closmadeuc est, sans aucun doute, un écrivain scrupuleusement consciencieux. Le recueil très précieux de documents qu’il a publiés dans son remarquable ouvrage : Quiberon, est aussi complet et aussi impartial que possible. Est-il permis de faire remarquer que, lorsqu’il s’agit d’une époque et de faits à propos desquels les divers partis et des intérêts particuliers, ont pris à tâche de tromper l’histoire, de supposer des pièces et d’en supprimer, ce n’est pas par le texte d’un document, encore moins par l’absence d’un document, que la vérité peut être établie, mais par la comparaison des documents et des récits contradictoires, soumis à l’analyse d’une critique judicieuse et sévère. Ainsi, M. de Closmadeuc croit devoir considérer comme imaginaire « la scène des braves grenadiers », parce que M. Chassin, qui a été admis à fouiller les archives de la Guerre, n’y a pas trouvé le récit de cette scène. Si M. Chassin déclare qu’il n’y a pas trouvé ce récit, on doit l’en croire. Mais on est bien obligé de croire qu’il y a trouvé quelque chose qui ne permet pas de nier la scène, quand on constate à quels efforts de distinctions subtiles et un peu pénibles il s’est livré pour en atténuer la portée « si elle eut lieu ». Il eût été évidemment plus simple de déclarer qu’elle n’eut pas lieu, si cette déclaration eût été possible. De même, il faut bien admettre que le résultat des recherches, certainement sérieuses et sincères de M. Chassin, rend problématique l’existence des officiers Laprade et Douillard, — jusqu’à preuve contraire toutefois, car une erreur, dans les recherches de ce genre, est toujours possible, et ici, elle paraît vraiment probable. Mais on voit qu’il n’en faut pas conclure à la fausseté des faits dans lesquels la tradition leur attribue un rôle.