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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/348

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ensuite en une colère quasi frénétique, dont on peut soupçonner que de perfides suggestions auront dirigé les éclats ; car, de l’avis de tout le monde, amis et ennemis, ces plaintes incohérentes et ces imprécations furieuses sont tout à fait indignes de son caractère.

Il faut remarquer cependant qu’en adressant à l’amiral Warren cette espèce d’acte d’accusation contre Puisaye, Sombreuil le constituait en réalité le juge, l’arbitre de sa plainte, pour laquelle il ne voyait pas d’autre tribunal ; et que, par conséquent, la publication réclamée ne devait être que la réparation à adjuger par l’arbitre, comme sanction de sa sentence sur les griefs.

Or ce n’est pas par l’amiral s’acquittant de cette fonction que la publication a été faite ; elle provient, d’un abus de confiance commis par le gouvernement républicain, ou du moins par son général en chef[1]. Il est donc juste, pour la mémoire de Sombreuil, de constater que cette page de colère n’était pas faite pour la publicité qu’elle a reçue et que la violation des conditions intentionnelles en a totalement faussé la portée.

On peut se demander d’ailleurs, s’il est bien sûr que le texte rendu public soit exactement conforme à ce qu’écrivit Sombreuil. Il faut bien admettre, d’après des témoignages respectables, — d’après celui notamment d’un échappé de Quiberon, qui déclare en avoir eu communication dans la prison, — qu’elle contenait

  1. Il existe une lettre de Hoche, datée du 16 thermidor, réclamant du citoyen Fairin, rédacteur du Journal militaire des armées des Côtes de Brest, l’insertion de cette lettre, « dont, — dit-il, — l’original est en mes mains ». Voir Append., n° 16.