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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/428

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paisibles des habitants ; et presque toujours les dépositaires de l’autorité n’en ont fait aucun cas… » (Vie de L. Hoche, par Rousselin, t. 2, p. 94.)


Rapport sur la situation de l’armée de Brest.

« 29 brumaire an 3 (19 nov. 94).

» … S’il est une armée dans laquelle on puisse apercevoir les suites désorganisatrices du choc des révolutions qui a bouleversé nos institutions militaires[1], c’est certainement celle des côtes de Brest. Partout et même au milieu du quartier général, l’on aperçoit le désordre, l’indiscipline et le pillage, fléaux destructeurs de l’harmonie qui doit exister dans une armée bien organisée. Depuis longtemps le peuple de ces contrées a gémi sous le joug militaire : longtemps assez ceux qui s’intitulaient les défenseurs de la patrie par excellence, ont exercé sur leurs malheureux concitoyens, tous les genres de vexation. Il est arrivé le moment où, rentrant dans les justes bornes de leur devoir, les défenseurs de l’État n’en feront plus trembler les citoyens paisibles, et, bientôt la plus austère discipline facilitera sans doute le retour de l’ordre, de l’économie et des mœurs… » (Ibid., t. 2, p. 105.)

  1. Ces lignes ne sont pas seulement à retenir comme témoignage des excès commis en Vendée et en Bretagne ; elles ont une haute portée comme témoignage de la désorganisation produite dans l’armée par la Révolution, et (ce qui est particulièrement significatif) des regrets de Hoche sur le bouleversement des institutions militaires.