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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/432

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N° 16

Lettre de Hoche au rédacteur du « Journal militaire des Armées de l’Ouest ».

« 16 thermidor an III[1].

» Je vous prie, citoyen, d’insérer en entier, dans la feuille que vous rédigez, la lettre ci-jointe, dont l’original est en mes mains, pour être envoyée à son adresse, à la première occasion ; elle ne saurait être trop répandue. Puisse-t-elle faire rentrer en eux-mêmes des misérables, auxquels il ne restera bientôt plus qu’à suivre l’exemple de Puisaye, ou à se résigner comme Sombreuil ! Mais, d’un autre côté, je dois à l’armée de vous déclarer qu’il y a erreur dans la lettre que je publie : 1° J’étais à la tête des sept cents grenadiers qui prirent M. de Sombreuil et sa division : aucun soldat n’a crié que les émigrés seraient traités comme prisonniers de guerre ; ce que j’aurais démenti sur-le-champ ; 2° Les ennemis firent la sortie le 28 messidor ; et certes, ce jour-là, on avait donné des cartouches aux soldats[2]. Depuis, ils ne

  1. La lettre de Sombreuil avait été remise à Hoche le 7 thermidor ; Sombreuil avait été fusillé le 9. C’est seulement le 16 que Hoche s’avise de publier la lettre et de protester contre la capitulation : sept jours après la mort de Sombreuil, et sept jours après le revirement de Tallien.
  2. Il est à noter que la division de Sombreuil n’avait pas pris part à l’affaire du 28 messidor (16 juillet) ; par conséquent Hoche met en avant ici un argument dont il est impossible qu’il n’ait pas connu la fausseté.