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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/48

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son pouvoir, se rendait au Temple. Au milieu des mille soucis, des soins sans nombre de cette espèce d’avènement, la première démarche de Barras, dans la matinée du 10, fut une visite à l’enfant-roi ; son premier acte d’autorité fut l’établissement de nouvelles consignes et la nomination d’un nouveau personnel pour la garde du prisonnier et l’administration de la prison. Toutes les dispositions furent immédiatement prises par ceux qui s’y intéressaient pour hâter le dénouement.

Pendant qu’un certain nombre d’affidés dirigeaient à Paris les mesures propres à procurer la délivrance, d’autres préparaient au dehors les moyens d’en tirer parti, aussitôt qu’elle serait accomplie. Trois semaines après le 9 thermidor, le 23 septembre 1794, Puisaye s’embarquait pour Londres ; il allait proposer au gouvernement anglais les plans qu’il avait dressés pour le soulèvement de la Bretagne et l’union de toutes les forces royalistes contre la République et solliciter les secours matériels nécessaires à l’accomplissement de ce vaste dessein.

Il ne serait pas exact de prétendre que ces plans eussent été faits en vue spécialement des circonstances dont on vient de parler. L’organisation insurrectionnelle de la Bretagne avait été commencée trois ans auparavant et très fortement constituée de toutes pièces par La Rouërie, que la trahison seule avait empêché d’en faire mouvoir les ressorts. Puisaye n’avait fait que remettre en état la machine montée par La Rouërie. Il ne faut donc voir peut-être qu’une coïncidence dans ce fait qu’elle se trouva prête à fonctionner au moment où l’évasion parut assurée. Mais ce