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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/50

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forme, mais franchement et loyalement traditionnelle quant aux principes et à l’application du droit de succession. Aussi l’un et l’autre furent-ils désavoués, combattus et irrévocablement condamnés par le Prétendant, qui ne se trompa pas en jugeant qu’ils travaillaient contre lui.

S’il fallait une preuve que l’insurrection était bien réellement dirigée en faveur de Louis XVII, on la trouverait dans les variations de la conduite du comte de Provence. On a dit qu’il avait été très résolument opposé à cette prise d’armes. Le fait est qu’il fit tout pour en empêcher le succès et que c’est à lui seul que l’échec en est effectivement dû. C’est ce que l’on a vu et c’est à cela qu’on s’est arrêté. Mais on n’a pas pris garde aux circonstances dans lesquelles cette opposition s’est manifestée ; et là seulement cependant on en pouvait trouver le sens et la raison.

Il est vrai, tout le prouve, qu’il avait de tout temps montré une grande défiance vis-à-vis des armées catholiques et royales de l’Ouest. C’est que la loyauté inflexible de ces populations spontanément soulevées, plus encore que les sentiments, bien connus de lui, de leurs principaux chefs pour sa personne, ne lui permettaient d’attendre de ce côté qu’une résistance énergique à toute manœuvre tendant à changer ou à fausser l’ordre de succession[1]. Mais à l’époque où l’on se trouvait (derniers mois de 94), l’accident prévu par

  1. « Je n’aime pas Monsieur ni ses opinions, disait le marquis de Lescure, quoique je respecte son droit. » — Voilà pourquoi Monsieur se défiait des royalistes de l’Ouest, dès qu’il pouvait exister des doutes sur son droit — son droit à la couronne, bien entendu, car c’était à celui-là qu’il tenait.