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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/72

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Larousse[1]), on serait tout aussi fondé qu’on peut l’être pour Hoche, à le compter comme un fervent républicain.

L’exagération même qui se fait remarquer dans quelques-unes des proclamations et des dépêches de Hoche, sonne plutôt comme une enflure d’accent pour se mettre au ton des démagogues exaltés, que comme l’expression naturelle d’un sentiment sincère. Il est bien difficile notamment de prendre en sérieux l’affectation de son respect, de sa préférence, pour la suprématie de l’autorité civile ; cette préférence serait vraiment trop invraisemblable chez un soldat, qui n’avait eu d’autre éducation que celle des camps, où les malédictions contre le pouvoir des « avocats » étaient à l’ordre du jour permanent, et qui, personnellement, en avait reçu, en plusieurs circonstances, des dégoûts et des persécutions. On pourrait y voir un trait de ressemblance de plus avec un personnage qu’on voulait le croire appelé à faire revivre : Monck, lui aussi, inscrivait sur ses étendards : « Le gouvernement ne peut

  1. Si la bourde attribuée au P. Loriquet, et qui a servi de texte à tant de railleries, de nommer le marquis de Buonaparte lieutenant général de S. M. Louis XVIII, était authentique, il faut convenir qu’elle ne vaudrait pas la plaisanterie, — authentique, celle-là, — de Larousse, faisant mourir le général Bonaparte, le 18 brumaire an VIII, et, faisant plus loin, entrer en scène un personnage nouveau sous le nom de Napoléon. De cette énormité on s’est bien gardé de rire (le respect dû à un apôtre de l’idée révolutionnaire !). On s’est décidé pourtant à la supprimer dans les éditions nouvelles. Car l’école républicaine a sa congrégation de l’Index, qui ne veille pas seulement à proscrire les écrits contraires aux bons principes, mais qui s’applique à expurger les œuvres de ses docteurs de ce qui pourrait scandaliser les faibles. On en est à expurger Michelet.