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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/74

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une tendance générale et constante vers la réconciliation des partis et, à dater d’un certain moment, vers un but plus précis, le rétablissement du gouvernement monarchique.

Avec Dumouriez et Le Veneur, il s’était évidemment laissé séduire par l’idée orléaniste ; avec Joséphine de Beauharnais et Térésia[sic] Cabarrus, madame Tallien, il s’éprit d’un rôle plus chevaleresque et plus digne d’une âme un peu haute ; il adopta le projet de jouer un grand rôle en se faisant le sauveur du roi prisonnier et le restaurateur de son trône.

C’est un fait admis que, pendant sa détention aux Carmes, avant thermidor, il s’était lié très intimement avec ces deux femmes, publiquement désignées pour leurs sentiments et leurs attaches royalistes. Il paraît douteux que Térésia Cabarrus se soit trouvée aux Carmes en même temps que lui[1] ; mais, que leur amitié ait pris naissance dans cette prison ou non, le fait est qu’elle date de cette époque. On peut se persuader, si l’on veut, que « l’amabilité » de ses deux compagnes de captivité, n’avait fait « qu’atténuer son jacobinisme et affiner au frottement de la vie ce jeune sauvage du faubourg, sans diminuer son amour de la patrie et son dévouement absolu, inébranlable, à la République plus largement comprise[2] ». Mais on peut aussi, et avec plus de vraisemblance, se demander si l’atténuation de son jacobinisme, — qui, s’il avait jamais été très ardent, était certainement très

  1. D’après les recherches très sérieuses de M. Alex. Sorel, Térésia Cabarrus fut incarcérée à la Force (Le Couvent des Carmes, p. 320).
  2. Chassin, Hoche à Quiberon, p. 18.