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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/75

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refroidi, — n’avait pas été, sans diminuer son amour de la patrie, jusqu’à lui en faire concevoir le salut dans le rétablissement de la monarchie, plus largement comprise[1].

Il est hors de doute que Hoche eut, à cette époque et après encore, des relations très sérieuses avec quelques-uns des royalistes les plus agissants. Une tradition qui a persisté en Bretagne jusqu’à nos jours, veut qu’il y ait eu un accord formel entre lui et les chefs du soulèvement de 95, pour reconnaître le vœu du pays en faveur de la restauration monarchique, si l’armée royale pouvait mettre cent mille hommes en ligne, faire prononcer ses troupes dans ce sens, prendre alors le commandement général et marcher sur Paris, qui ne pouvait qu’ouvrir ses portes et acclamer le roi.

Puisaye, dans ses Mémoires, ne dit rien de cet accord. Mais les Mémoires de Puisaye écrits en vue d’une justification personnelle et surtout d’une rentrée en grâce auprès du comte de Provence, sont pleins, à toutes les pages, de réticences calculées et même souvent d’allégations complaisantes manifestement fausses. Ce qu’il dit de Hoche ne laisse pas d’être assez significatif.


« Le résultat de mes informations sur le compte de Hoche avait produit dans mon esprit la persuasion que, parmi les individus qui étaient alors en évidence,

  1. « Si j’eusse encore commandé à Vannes, dit le général Danican, je me serais joint franchement aux royalistes. Réunir des Français à des Français quel beau crime à commettre ! » (Les Brigands démasqués, p. 192.) Plus grandement que Danican, Hoche avait rêvé ce beau crime.