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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/76

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il n’en était pas un qui fût plus propre que lui à faire triompher la cause du roi, si l’on savait s’y prendre de manière à tirer parti de son ambition, de son ressentiment, sans alarmer sa confiance, mais comme je n’avais eu aucun rapport même indirect avec lui et qu’une affaire aussi délicate ne pouvait être confiée à la médiation d’un tiers, aussi longtemps du moins que je serais absent de France, je m’étais réservé à entamer cette négociation à mon retour[1]. »


Conçoit-on qu’après cette déclaration, il ne soit pas dit si la tentative personnelle de négociation a été faite et qu’on trouve seulement l’expression du regret que les circonstances l’aient empêché d’entrer en relations directes avec Hoche[2] ? Le parti pris de réticence saute aux yeux d’une façon si violente, qu’au lieu de détourner l’attention, il la force sur l’inexplicable lacune du récit. Mais, en dehors des conjectures qui se présentent d’elles-mêmes pour la combler, ce qui précède suffit. Il est clair que les informations qui avaient produit dans l’esprit de Puisaye une persuasion aussi précise, lui venaient de royalistes qui avaient pu sonder les dispositions de Hoche. On lui avait rapporté ce mot dit à plusieurs d’entre eux : « Je n’oublierai point que la Convention m’a retenu six semaines dans les fers ; je m’en souviendrai lorsqu’il en sera temps[3]. » Cela indiquait bien un ressentiment à exploiter ; mais il fallait quelque chose de plus pour désigner l’homme « le plus propre à servir la cause royale ».

  1. Mémoires de Puisaye, Londres, 1803, t. 3, p. 439.
  2. Mémoires de Puisaye, Londres, 1803, t. 3, p. 439.
  3. Mémoires de Puisaye, Londres, 1803, t. 3, p. 437.