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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/93

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les autres étaient guidés par les mêmes considérations et préoccupés des mêmes intérêts ; c’est un fait bien plus remarquable encore, que le général de la République et le général de l’armée royale se rencontrent dans la même maison, comme bureau d’information.

Au cours des pourparlers, il devint nécessaire d’en référer à Charette, pour quelques points non prévus dans ses premières instructions. Charette envoie à Nantes un nouveau commissaire, Duperrat. On parle des conditions. — « La première de toutes, — dit Bollet, — est la reconnaissance par la Vendée de la République, une et indivisible ; c’est même à peu près la seule. » Duperrat ne peut réprimer un sourire dédaigneux. — « Mais, Monsieur, — reprend Ruelle, — les rois de l’Europe ont bien reconnu la République. — C’est possible, — réplique Duperrat, — mais ces gens-là ne sont pas des Vendéens. »

Quand Charette connut cette réponse, il en félicita Duperrat, en riant ; mais ensuite, d’un ton sérieux, il lui dit : « Il faudra pourtant en venir là ; nous verrons après. »

C’est que Charette avait son secret : ce qu’il attendait après, c’était, — nous le verrons bientôt, nous aussi, — l’exécution de promesses d’après lesquelles cette reconnaissance de la République devait n’être qu’une sorte de formalité pour préparer la transition de la République à la restauration monarchique.

Stofflet, qui n’était pas dans le secret, s’était montré récalcitrant. L’abbé Bernier, son conseil, lui avait, dit-on, fait envisager l’initiative prise par Charette sans lui, comme marquant une prétention à la