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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/94

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suprématie[1]. Les conventionnels lui avaient envoyé des parlementaires ; car la République faisait partout les avances. On lui offrait les conditions admises pour la Vendée, — « le roi ou la mort », répondait Stofflet, qui ne consentait à négocier que si on commençait par lui justifier avoir les pouvoirs de proclamer immédiatement le rétablissement de la royauté.

C’était en somme la réponse de Charette avant la mystérieuse lettre de Ruelle et avant son entrevue avec Canclaux.

Le petit château de La Jaunaye, à une lieue de Nantes, avait été désigné comme lieu de rendez-vous, et le 24 pluviôse (12 février) avait été fixé pour la première entrevue.

Au jour dit, Charette est présent avec son état-major et ses guides, maigre escorte et peu brillante ; mais les délégués de la Convention n’ont pas osé quitter Nantes ; un seul d’entre eux, Menuau, qui venait de Saumur, avait été exact. Il eut une longue conversation avec Charette, qui lui dit, comme il partait pour Nantes : « Vous pourrez montrer à vos collègues que je ne vous ai pas mangé. »

Enfin, le 15 février, les Conventionnels arrivèrent, escortés d’une troupe imposante.

Les principales conditions étaient arrêtées d’avance ; mais dans la discussion des détails d’exécution, on essaya de revenir sur quelques points.

On voulait que Charette remît ses armes de guerre ; il s’y refuse, et ne cède, à la fin, que pour son artille-

  1. On verra plus loin que la raison d’agir de Stofflet n’était peut-être pas celle qu’on a donnée. Il n’était pas dans le secret de Charette ; mais il était certainement dans un autre secret.