Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 2.djvu/251

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seront, comme dans le premier cas, en sorte qu’à l’instant un demi-jour, la hauteur de la mer sera Mais puisque, étant fort grand, l’état actuel de la mer est indépendant de tout ce qui a rapport à l’origine du mouvement, il est visible que l’instant un demi-jour doit coïncider avec quelques-uns des instants où la hauteur de la mer est dans le premier cas ; on doit donc avoir

un demi-jour

étant un nombre entier ; partant

un demi-jour,

d’où il suit que l’état de la mer redevient le même après l’intervalle d’un demi-jour.

Il est vraisemblable qu’en supposant la mer entière ébranlée par une, cause quelconque, les résistances qu’elle éprouve anéantiraient l’effet de cette cause dans l’intervalle de quelques mois, de manière qu’après cet intervalle les marées reprendraient leur état naturel. On peut juger par là du peu d’influence des vents qui, quelque violents qu’il soient, ne sont que locaux et n’ébranlent que la superficie des mers. Ainsi, en prenant les résultats moyens d’un grand nombre d’observations continuées pendant plusieurs années, ces résultats représenteront à très-peu près l’eff’et des forces régulières qui agissent sur l’océan.

Imaginons une droite dont les parties représentent le temps, et sur cette droite, comme axe des abscisses, concevons une courbe dont les ordonnées expriment les hauteurs de la mer ; la partie de la courbe correspondante à l’abscisse qui représente un demi-jour déterminera la courbe entière qui sera formée de cette partie répétée à l’infini. Ainsi l’intervalle entre deux pleines mers consécutives sera d’un demi-jour, comme l’intervalle entre deux basses mers consécutives.

17. Déterminons cette courbe, et, pour cela, concevons un second Soleil , parfaitement égal au premier, et mû de la même manière dans le plan de l’équateur, avec la seule différence qu’il précède le