Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 5.djvu/141

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molécules étaient liées fixement entre elles, et c’est ainsi que nous les envisagerons dans la suite.

Les équations (5) et (6) donnent ainsi, la température restant la même, la pression d’un fluide quelconque, simple ou composé, est proportionnelle à sa densité, ce qui est la loi de Mariotte.

Les mêmes équations donnent encore, pour un autre fluide simple ou composé,

étant la densité du second fluide et étant la valeur de relative à ce fluide ; on a donc, quelles que soient la pression et la température

Le rapport des densités des deux fluides reste donc toujours le même, ce qui est la loi de MM. Dalton et Gay-Lussac.

Remarque. – Nous devons faire ici une remarque importante. La chaleur que nous avons désignée par est la chaleur libre ou sensible d’une molécule, celle qui exerce une action sensible sur le thermomètre. Les physiciens ont été conduits par les phénomènes à distinguer dans la chaleur absolue d’une molécule deux parties, l’une sensible sur le thermomètre, l’autre latente, ou qui n’exerce sur lui aucune action. En désignant donc par cette chaleur latente, la chaleur absolue sera

6. Nous avons supposé, dans ce qui précède, que le calorique d’une molécule y était retenu par l’attraction de cette molécule, qui n’éprouvait d’action sensible que par la force révulsive qu’exerce sur ce calorique celui des molécules environnantes. Cependant chaque molécule d’un corps est soumise à l’action de ces trois forces : 1o la force révulsive de son calorique par le calorique des autres molécules ; 2o l’attrac-