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MÉCANIQUE CÉLESTE.

variations diurnes de chaque année est toujours le même à fort peu près, quoiqu’il y ait des différences de plusieurs millimètres dans les hauteurs moyennes absolues barométriques des diverses années, en sorte que, si l’on comparait la hauteur moyenne de heures du matin d’une année à la hauteur moyenne de heures du soir d’une autre année, on aurait une variation diurne souvent très-fautive, quelquefois même d’un signe contraire à la véritable. Il importe donc, pour déterminer de très-petites quantités, de les déduire d’observations faites le même jour et de prendre une moyenne entre un grand nombre de valeurs ainsi obtenues. On ne peut conséquemment déterminer le flux lunaire que par un système d’observations faites chaque jour, au moins à trois heures différentes, conformément au système suivi à l’Observatoire.

M. Bouvard a bien voulu relever sur ses registres les observations barométriques du jour même de chaque syzygie et de chaque quadrature, du jour qui précède ces phases et des premier et second jours qui les suivent. Elles embrassent les huit années écoulées depuis le 1er octobre 1815 jusqu’au 1er octobre 1823. J’ai employé les observations de heures du matin, de midi et de heures du soir ; je n’ai point considéré les observations de heures du soir, pour diminuer le plus qu’il est possible l’intervalle des observations. D’ailleurs, celles des trois premières heures ont été faites plus exactement aux heures indiquées que celles de heures du soir, et, le baromètre étant éclairé par la lumière du jour dans ces premières heures, la différence qui peut venir de la manière diverse dont les instruments sont éclairés disparaît. En comparant à mes formules les résultats de ces nombreuses observations, qui correspondent à jours, je trouve de millimètre pour la grandeur du flux lunaire atmosphérique et trois heures et un tiers sexagésimales pour l’heure de son maximum du soir, le jour de la syzygie.

C’est ici surtout que se fait sentir la nécessité d’employer un très-grand nombre d’observations, de les combiner de la manière la plus avantageuse et d’avoir une méthode pour déterminer la probabilité